Série de webinaires post-Covid

Cette séance intitulée « La violence basée sur le genre dans la région MENA » fut partie d’une série de cinq webinaires organisés par le Bureau Régional du Féminisme Politique et du Genre à la Fondation Friedrich Ebert entre juin et août 2022 et qui réunirent un nombre de conférencières invitées, de militantes féministes, et d’expertes de la région dans le cadre de panels visant à  réfléchir sur les stratégies féministes actuelles et à offrir des recommandations et alternatives à ce sujet pour la période post-covid. La discussion fut modérée par Nesrine Rebai, Consultante en genre en Tunisie, rejointe par les trois panélistes suivantes :

• Fahima Hashim, Féministe et militante, Soudan
• Hind Ahmed Zaki, Professeure associée de sciences politiques, Egypte
• Lina Elleuch, Coordinatrice de projet, Mawjoudin, Tunisie

Aperçu de la séance : Au pic de la pandémie de Covid-19, les défis posés aux groupes vulnérables, surtout les femmes et la communauté queer au Soudan, en Egypte et en Tunisie se sont intensifiés. Les confinements imposés par la pandémie et l’Etat ont entraîné une hausse grave des cas de violence domestique, appelant à une action immédiate afin de résoudre les causes fondamentales et leurs effets actuels vécus par ces groupes. Dans ce contexte, les obstacles les plus importants à la protection des femmes et de la communauté queer dans la région sont les lois traditionnelles qui légitimisent la violence domestique et criminalisent l’homosexualité, ainsi que l’absence de données précises et de mécanismes sécurisés pour le signalement de cas de violence, ce qui rend l’accès à des informations fiables difficile.

Parmi les nombreuses recommandations d’action présentées par les panélistes, la plus notable fut l’amendement des codes pénaux et l’application de lois qui protègent les femmes et la communauté queer et garantissent l’égalité des genres. Les panélistes proposèrent également l’établissement de refuges qui accueilleraient les femmes et les membres de la communauté queer souffrant de toute forme de violence basée sur le genre qui leur offriraient le soutien psycho-social nécessaire.

Enfin, les panélistes recommandèrent le développement et la mise en place de programmes de formation sur l’égalité des genres comme question de politique publique, plutôt qu’un problème individuel, auxquels la participation des fonctionnaires jouant un rôle dans la réponse à la violence domestique et basée sur le genre serait obligatoire.